Dix-huit nouvelles têtes par rapport à l’an passé et un vainqueur sortant, Lionel Messi, absent : le cru 2022 du Ballon d’Or est inédit.
Quand le Ballon d’Or décide de changer, il ne le fait pas à moitié. Pour cette soixante-sixième édition, un vent de renouveau souffle sur le trophée. Comme pour être raccord avec les évolutions officialisées en mars dernier. Au nouveau calendrier (axé désormais autour de la saison et non plus de l’année civile) et aux nouvelles modalités de règlement (la performance individuelle devient le critère numéro 1 et celui de la carrière disparaît) est venue s’ajouter une nouvelle donne : une liste de nommés ne contient pas forcément Leo Messi, présent dans cette sélection depuis 2006. Treize podiums en moins, ça change forcément un panorama. Une liste sans Messi, c’est un peu comme un été sans Tour de France, ça fait trop bizarre.
Un tremblement de terre pas anodin – et dont profite son rival intime Cristiano Ronaldo pour s’envoler au nombre de nominations, dix-huit désormais contre quinze à l’Argentin – mais qui, surtout, donne le ton de cette liste qui accueille dix-huit nouvelles têtes, treize bizuths et cinq revenants, par rapport à 2021.
Un grand remplacement qui trahit, sans doute, la fin d’une génération (Agüero, Bale, Luis Suarez…) et les difficultés d’autres cadors à se maintenir tout en haut (De Jong, De Ligt, Griezmann, Hazard, Joao Félix, Neymar, Pogba, Sterling…).
Liverpool et le Portugal à l’honneur
De la liste de 2019, ils ne sont que huit « résistants » (Benzema, De Bruyne, Mahrez, Lewandowski, Mbappé, Salah, Mané et Cristiano Ronaldo) à avoir poursuivi en 2021 et 2022 (pas d’édition en 2020). Derrière l’indéboulonnable CR7, Benzema et ses onze présences renvoient mine de rien l’impression d’une légitimité indiscutable à travers le temps. La preuve, aussi, que se maintenir dans cette élite reste ardu.
On y notera que, pour la première fois depuis 2004, l’Argentine, l’Espagne et l’Italie n’ont pas de représentant. Et que le Portugal, avec ses quatre représentants (Joao Cancelo, Leao, Cristiano Ronaldo et Bernardo Silva) n’a jamais été aussi présent depuis 2004 (Deco, Ricardo Carvalho, Cristiano Ronaldo, Figo et Maniche).
Avec six représentants (plus Mané, parti depuis au Bayern), Liverpool décroche le pompon en même temps qu’une certaine forme de reconnaissance pour son jeu entraînant et pétillant. Attention, cependant : la multiplication des candidatures au sein d’un même club n’a rien d’une garantie de succès final. Ce serait même plutôt l’inverse avec le fameux effet de ventilation…
Avec également six éléments, dont Erling Haaland arrivé cet été, City est récompensé pour quasiment les mêmes raisons que les Reds tandis que le Real, avec ses cinq champions d’Europe auxquels il faut ajouter le transfuge Rüdiger, présente un quota classique de titré continental qui n’a pas épaté par sa domination mais plutôt par la répétition d’éclairs de classe et une certaine idée de l’abnégation élégante. Aux cent jurés de dire maintenant s’ils y ont été sensibles.